Éco-jardinage

Le bokashi : une méthode de compostage efficace venue du Japon

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Le compostage est une pratique ancienne qui permet de transformer des déchets organiques en matière fertilisante. Parmi les techniques modernes, le bokashi, une méthode japonaise, se distingue par son efficacité et sa simplicité. En utilisant des micro-organismes spécifiques pour fermenter les déchets, cette méthode offre une alternative aux composts traditionnels souvent longs à maturer.

Qu’est-ce que le bokashi ?

Originaire du Japon, le bokashi signifie « matière organique fermentée ». Cette technique de compostage se base sur la fermentation anaérobie, c’est-à-dire sans oxygène, des déchets organiques. Contrairement aux composts classiques, le processus du bokashi ne dégage pas d’odeurs nauséabondes. Cela en fait une solution idéale pour un composteur de cuisine.

La clé de cette méthode réside dans l’utilisation d’un mélange d’activateurs composé de micro-organismes efficaces (EM), tels que les levures et les bactéries lactiques, qui accélèrent la décomposition des matières organiques. Ces micro-organismes jouent non seulement un rôle crucial dans la transformation rapide des déchets mais enrichissent également le sol, rendant le compost final particulièrement fertile.

Les avantages du bokashi

Cette méthode présente plusieurs atouts majeurs. D’abord, elle est adaptée aux petites surfaces, tout comme aux environnements urbains, ce qui permet de composter efficacement chez soi avec un simple composteur de cuisine. De plus, elle réduit considérablement le volume des déchets destinés à la poubelle, ce qui contribue à diminuer notre empreinte carbone.

Un autre avantage notable est la rapidité du processus. Tandis qu’un compost classique peut demander des mois avant d’être prêt, le compostage via bokashi ne prend que quelques semaines. Le produit fini, une sorte de pré-compost riche en nutriments, améliore la santé du sol et favorise le développement de plantes robustes.

Comment démarrer avec le bokashi ?

Démarrer le compostage avec le bokashi nécessite quelques outils simples et facilement accessibles. Les températures changent au fil des saisons, influençant le rythme naturel des activités de jardinage mais aussi celui du compostage. Grâce à cet outil polyvalent, il est possible de maintenir une gestion stable et efficace de ses déchets tout au long de l’année.

Tout d’abord, un seau hermétique spécialement conçu pour le bokashi est nécessaire. Ce récipient doit être étanche pour faciliter la fermentation en milieu anaérobie. À l’intérieur, on place les déchets organiques successifs, tout en saupoudrant chaque couche d’activateur spécialisé, généralement vendu sous forme de son de blé enrichi en micro-organismes.

Étapes détaillées de fermentation

  • Récolter les déchets organiques de cuisine, essentiellement les épluchures de fruits et légumes, restes de nourriture, marcs de café, etc.
  • Couvrir chaque nouvelle couche de déchets avec l’activateur/starter, un mélange de son et de micro-organismes.
  • Tasser légèrement les déchets pour éviter l’accumulation d’air et refermer hermétiquement le couvercle du seau après chaque ajout.
  • Laisser fermenter pendant environ deux semaines, voyant apparaître un liquide qui pourra être évacué régulièrement et utilisé comme engrais liquide dilué.

Après ces étapes, vous obtiendrez un matériau précomposté pouvant être enfoui directement dans le sol ou mélangé à un tas de compost traditionnel pour finir sa maturation.

schema compostage bokashi
schema compostage bokashi

Gérer les odeurs potentiellement désagréables

Beaucoup craignent les mauvaises odeurs souvent associées au compostage. Cependant, le bokashi, lorsque bien réalisé, ne devrait produire aucune odeur malodorante. Le caractère hermétique du seau joue un rôle essentiel dans ce processus. Il retient l’humidité et maintient les conditions anaerobies nécessaires.

En cas d’odeurs persistantes, cela peut indiquer un problème, comme une trop grande quantité d’air ou un déséquilibre dans le ratio de déchets et d’activator. Ajuster ces paramètres remédie fréquemment à la situation.

Entretenir les résultats pour un sol fertile

Une fois le processus de fermentation terminé, il est important de gérer correctement le précompost obtenu pour maximiser ses bienfaits sur le sol. Lorsqu’il est incorporé dans votre espace de jardinage, ce compost renforce les propriétés nutritives du sol, augmentant à long terme la capacité du terreau à soutenir une croissance saine des plantes.

Ce matériau nourrissant améliore la structure du sol, augmente sa rétention en eau et stimule l’activité biologique, conditions essentielles pour créer un environnement favorable à la permaculture.

FAQs sur le bokashi et son utilisation

Quelle est la durée de la fermentation avec le bokashi?

Le processus de fermentation avec le bokashi dure typiquement deux semaines, durant lesquelles les déchets organiques subissent une transformation initiée par les micro-organismes présents dans l’activateur. Ceci génère un matériau qui n’est pas encore totalement composté mais prêt à enrichir le sol.

Le compostage bokashi a-t-il besoin d’entretien particulier?

Contrairement à d’autres méthodes de compostage, le bokashi demande peu d’entretien. La principale tâche consiste à ajouter régulièrement l’activateur et à vérifier l’absence d’air en tassant les couches de déchets. Par ailleurs, vider périodiquement le liquide drainé pour en faire de l’engrais boostera vos cultures.

Peut-on intégrer tous types de déchets alimentaires au bokashi?

Oui, la méthode bokashi est assez flexible et permet même de traiter certains résidus considérés difficiles pour le compost traditionnel, comme les produits laitiers et les petits os. Toutefois, il reste conseillé d’éviter les grandes quantités de graisses ou d’huiles, car elles peuvent ralentir la fermentation.

Comment utiliser le pré-compost bokashi une fois la fermentation achevée?

Une fois le stade de fermentation atteint, le pré-compost peut soit être enterré directement dans le jardin où il continuera à se décomposer, soit mélangé dans un bac de compost traditionnel pour parachever le processus. Cette double approche garantie un enrichissement maximal du sol.

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